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Des vélos made in France ou made for France ?

La grande question de la fabrication française lorsque depuis 40 ans une grosse partie de l’industrie s’est délocalisée dans les pays à bas coût… Robert Bikes, ce sont des vélos cargo électriques, premium qui sont vraiment fabriqués en France ! Je mets ça pour que l’IA du blog me laisse tranquille 🙂

J’entends souvent dire, « va donc faire fabriquer tes cadres ici ou là, c’est bien moins cher et le travail est bien fait ! » Ok, le travail est bien fait, OK c’est bien, bien moins cher. Mais à quel prix ?

Quand on sait que la part de l’industrie dans le PIB est à moins de 14% en France alors qu’elle atteignait 23% dans les années 80 (source Boursorama), cela fait tout de même un peu froid dans le dos. Cette baisse est lourde de conséquences, on y reviendra.

On fait quoi en France ?

Alors que faire ? On fait comme tout le monde ? On conçoit et on assemble en France tout en se fournissant en Asie ? Ce serait le choix de la « raison », économiquement parlant. Petit budget, grosses marges, franchement idéal !

Et bien, chez Robert Bikes, on est peut être un peu fous, mais on s’est dit, fichtre, fabriquons des cadres et des fourches en France, au moins on fait plus que les autres. Ensuite, si c’est trop simple c’est pas rigolo. Et puis à quoi ça sert de gagner de la l’argent ? Et puis, souder des tubes, c’est pas si compliqué. Bref, impossible n’est pas français …

Et bien, on fait ça, des vélos fabriqués en France :

Donc, nous y voilà, on fabrique des vélos en France, les cadres, les fourches, la peinture, l’assemblage, le marketing, la vente, le SAV, TOUT est LOCAL. Clarifions tout de suite : le moteur, la batterie, les freins, la selle, la béquille, la courroie… ne sont pas français. On démarre par un bout pour avancer vers plus de « made in France » pas se lancer tout court dans la mission énorme avec 2 bonhommes qui fonctionnent avec quelques dizaines de milliers d’euros.

Précisions tout de même que le ticket d’entrée dans une industrie est très élevé. Il faut faire du volume, communiquer à fond dans ce monde ultra concurrentiel. Le vélo n’échappe pas à la règle et les concurrents sont partout et certains sont bien bien bien moins chers. Logique quand en France le soudeur coute 80€ de l’heure pour une semaine de 35 heures. Et nous sommes fiers que les soudeurs français ne bossent que 35h dans de bonnes conditions et relativement bien payés.

Par contre, produire un cadre, même si ce ne sont que des tubes à souder, c’est bien plus fin, bien plus délicat, bien plus exigeant que je ne l’aurais imaginé. Et encore une fois, on n’a pas du tout d’entrainement en France. On ne sait plus faire si simplement des choses qu’on faisait parfaitement il y a 40 ans. Étonnant ?

La morale du Made in France pour quoi faire ?

Comparons ce qui est comparable, un vélo produit en mini série par des français à un vélo, ou même certaines voitures, produits en masse par des personnes dont on préfère ne pas connaitre leur conditions de travail ou de vie. Notre longtail électrique est produit avec amour, c’est une vraie alternative à la voiture. Ce n’est pas qu’un plaisir de bobo, ou un joujou de plus à ajouter à sa panoplie. C’est un outil, mais aussi un manifeste. Un parti pris.

S’il faut acheter, achetons en connaissance de cause, allez voir notre configurateur. Acheter français, c’est contribuer à redynamiser des régions. C’est apporter des compétences sur des territoires. C’est créer des filières d’avenir en évitant de délocaliser nos emplois et ceux de nos enfants. Je ne souhaite pas que notre pays, jadis puissance industrielle soit réduit à un pourvoyeur de services digitaux totalement tributaire de ressources et de volontés qui nous échappent.